Raclette des profondeurs - chronique d'un bivouac spéléo improbable

Participants : Antoine, Bruce, David, Fabien, Xavier, Florian, Vincent, Fenouille, Damien

Lieu : Réseau des Chuats (Vercors)

Date : 22/02/2025

T.P.S.T : 28h

Ecrit par : Damien

Depuis plus d’un an, une idée aussi brillante que stupide nous trotte dans la tête : manger une raclette sous terre. Oui, oui, une raclette, avec fromage fondu, charcuterie et patates, le tout dans un décor façon "Bienvenue chez les taupes".

Tout a commencé quand Vincent, notre explorateur en chef, a balancé l’idée farfelue d’un bivouac dans le Gouffre Berger. Pauvre fou ! Certains (David et Xavier) avaient le niveau, mais les autres... Disons qu’on était plus entraînés pour un marathon Netflix que pour une expédition sous terre.

Plan B : un bivouac d’entraînement. Après moult discussions dignes d’un conseil de guerre, nous fixons les dates au 22 et 23 février et désignons le réseau des Chuats comme notre terrain d’aventure. David et Xavier, nos guides officiels en galère, choisissent l’entrée de Mouchtique.

Jour J : Chargés comme des mules (de raclette)

Samedi matin, 7h. Nous sommes neuf valeureux aventuriers :

  • Antoine, l’explorateur tranquille,

  • Bruce, notre expert Minier(et autres trucs pointus),

  • David, notre président bien-aimé,

  • Fabien, unijambiste du jour (les détails restent flous),

  • Xavier, notre guerrier,

  • Florian, capable de dormir n’importe où (même suspendu à une corde),

  • Vincent, expert en "cailloulogie",

  • Fenouille notre expert en Bivouac

  • Et Ma pomme, dont le rôle principal sera de ne pas mourir.

Nos voitures débordent de matériel, mais l’essentiel est là : un réchaud, du fromage et de la charcuterie. Objectif prioritaire : survivre et déguster notre raclette souterraine.

Descente vers l’enfer (fromagé)

Arrivés sur place, on croise d’autres spéléos, qui ont l’air beaucoup plus préparés que nous. Tant pis, on fait semblant d’avoir confiance et on attaque la descente.

La première partie ? Une succession infernale de puits de 15 à 30 mètres avec pendules, déviations et fractionnements. Traduction : une bonne séance de torture musculaire. Après deux heures d’acrobaties, on atteint enfin le bas. Et là, bonne nouvelle : personne ne s’est pendu dans une corde par accident.

Pause bien méritée dans la "salle du garde-manger"(déjà un signe du destin). Ensuite, on crapahute encore à travers des passages étroits et des descentes sur corde pour rejoindre notre spot de bivouac.

Nuit de rêve (ou pas)

Arrivés dans la salle de bivouac, chacun choisit stratégiquement son emplacement :

  • Les malins prennent le centre plat,

  • Les optimistes s’installent dans des coins douteux,

  • David, notre président, creuse dans une ancienne zone humide (spoiler : mauvaise idée),

  • Moi, trop fatigué pour réfléchir, je me pose dans une cuvette.

La nuit ? Un festival d’enfer :

  • Ronflements synchronisés,

  • Matelas qui crissent,

  • Lumières frontales en pleine poire,

  • Température proche de "l’ère glaciaire".

Vers 3h du matin, frigorifié, je tente une technique ancestrale de survie : une bouillotte artisanale (comprenez : je fais pipi dans une bouteille).

Le grand retour (sans fromage fondu dans le sac)

Réveil difficile, petit déjeuner, et il faut gérer un problème crucial : les toilettes souterraines. Heureusement, un bidon-toilette fait office de trône royal.

Vient ensuite l’épreuve ultime : la remontée. La consigne est simple : ne pas dépasser la "zone rouge" de l’épuisement (sinon, on vous laisse là en offrande aux esprits de la grotte).

Après une remontée digne d’un film de survie, on sort enfin à la surface. La raclette a-t-elle eu lieu ? Bien sûr, et elle avait un goût d’exploit !

Moralité : les défis absurdes sont souvent les meilleurs souvenirs.